Distillation
Présentation
La plupart des huiles essentielles sont obtenues par distillation et entraînement par la vapeur d’eau. Ce procédé est réalisé dans un alambic, et il est de loin le plus répandu, car il convient à la majorité des plantes (sauf pour les huiles essentielles des hespéridés : citron, orange, bergamote, etc.).
Les huiles sont insolubles dans l’eau mais sont solubles dans la vapeur. Le passage de vapeur sur la plante permet donc de prendre au passage des huiles dans son sillage. En refroidissant, la vapeur d’eau chargée d’essences est envoyée dans un refroidisseur (un tube contre lequel circule de l’eau froide) où elle redevient liquide.
Une fois ce mélange décanté, les huiles se désolidarisent à nouveau de l’eau : elles flottent à la surface car elles sont plus légères, ce qui permet de les récupérer facilement.
Le temps complet de distillation doit être respecté pour l’obtention de l’huile essentielle de bonne qualité qui dévoilera « toute son activité « .
La quantité d’huile essentielle contenue dans les plantes peut être très variable, ce qui explique leur coût, il est lié à la rareté et non au procédé d’extraction qui reste le même pour la plupart des plantes. Il faut parfois plusieurs tonnes de plantes pour obtenir un litre d’huile essentielle.
Un petit alambic
Lorsque les quantités de végétaux sont faibles ou que leur teneur en huiles essentielles est très concentrée, il est possible d’utiliser un petit alambic (80 à 200 litres). Celui-ci peut être chauffé au gaz, pour plus de précision. On est ici entre l’échelle domestique et l’échelle artisanale. Ce petit alambic permet de produire des hydrolats en petite quantité à partir d’une grande variété de plantes, production bien adaptée à la demande locale et à la vente directe.
(Cliquez sur une image pour lancer le diaporama)

Mon ami Émile Griffoul me laisse parfois utiliser son alambic pour de petites distillations. il va ici nous faire la démonstration de son matériel.

L’ensemble des pièces est facile à manier. Ici, la grille est disposée dans la cuve. Elle est rehaussée pour que les matières à distiller soient situées le plus haut possible, de manière à éviter de « brûler » les plantes et éviter que la vapeur ne retombe avant.

La partie base du vase est entourée d’une double paroi emplie d’huile diathermique faisant office de « bain-marie » et préservant la plante de tout contact avec la flamme.
Le partie haute du vase est isolée avec de la laine de mouton afin d’éviter la condensation de la vapeur au contact des parois, qui provoquerait une dégradation des distillats, appelée « hydrolyse ».

Une fois l’alambic monté en température, la vapeur passe dans le col de cygne en inox qui, dans sa partie descendante, est entouré d’un vortex où circule un courant d’eau de la source (très froide). La vapeur se condense alors et vient à l’état liquide (distillat).
Dans la burette en verre, les distillats se séparent par différence de densité entre l’hydrolat (eau) et l’huile essentielle.

Sur ce petit alambic, l’huile essentielle (ici de menthe poivrée) est directement récupérée depuis la burette en verre.
Un grand alambic
Un grand alambic permet de concentrer une plus grande quantité de plante à distiller en même temps. Toutefois, cela demande une grande quantité d’énergie pour produire la vapeur d’eau, et une grande quantité d’eau pour la refroidir. On approche ici de l’échelle industrielle.
(Cliquez sur une image pour lancer le diaporama)

qui fait monter en ébullition une réserve d’eau (qu’il faut renouveler au fur et à mesure de l’extraction)…

jusqu’au serpentin (il faut bien vérifier que la circulation de l’eau dans le refroidisseur soit constante et suffisante pour ne pas monter trop en ébullition)…

enfin l’hydrolat (mélange de vapeur condensée et d’huiles essentielles) est récupérée dans un décanteur, la partie aqueuse, plus lourde est extraite…
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.